Le blog de esclave-de-pieds
"Techniquement, les préliminaires regroupent l'ensemble des caresses qui précèdent le coït ou la sodomie", explique la psychologue clinicienne et sexologue Caroline Le Roux. Plus précisément : si vous embrassez sans autre idée derrière la tête, c'est juste un baiser. Si vous embrassez dans l'espoir d'ensuite déshabiller l'autre, ce baiser fait alors partie des préliminaires ! "Pour qu'on parle de préliminaires, il faut qu'il y ait rapprochement sexuel par la suite."
Ensuite, à chacun d'inventer ses propres préliminaires. Caresses, baisers, relations bucco-génitales, jeux érotiques, strip-teases, regarder des vidéos coquines et on en passe... Il y a 1001 façons de faire monter son plaisir et celui de son ou sa partenaire.
Soyons pragmatiques : les préliminaires, c'est bien agréable (quand c'est bien fait !). Mais au départ, leur fonction est purement biologique. "Ces moments servent à faire monter l'excitation afin de préparer les deux corps à la pénétration. Il suffit à l'homme de quelques dizaines de secondes pour être en érection, explique Caroline Le Roux. La femme, en revanche, a besoin de plusieurs minutes avant que son vagin ne se lubrifie." Ce qui peut expliquer le décalage qui existe parfois entre les attentes de la femme et l'empressement de l'homme.
La phase d'excitation est la première d'un processus en quatre étapes. Elle peut durer de quelques instant à plus d'une à deux heures. "Il n'y a pas de règles, cela dépend vraiment des couples et des situations."
Suivent les phases de plateau (le désir est maximum, c'est le moment du coït lorsqu'il est pratiqué), l'orgasme puis la phase de résolution, celle où on a souvent envie de dormir...
Peut-être vous souvenez-vous de cet épisode de "Friends" où Monica et Rachel expliquent à Chandler que la femme est dotée de multiples zones très érogènes ? Ce dernier semble tomber des nues. Eh oui, même s'il ne faut évidemment pas généraliser, les zones érogènes de l'homme se résument assez souvent... aux parties génitales !
Attention, cela ne signifie pas qu'il n'apprécie pas les baisers ou les caresses bien appliquées, au niveau des mamelons par exemple, qui restent sensibles pour l'homme comme pour la femme, sur le ventre...
Mais c'est la zone génitale qui semble la plus réceptive aux caresses. Il peut s'agir, par exemple, de caresses sensuelles plus ou moins appuyées appliquées à l'ensemble de cette zone, et non seulement au phallus lui-même.
La fellation, caresse bucco-génitale par excellence, constitue également un grand classique généralement très apprécié. Douce, intense, sauvage... A chacun ses préférences ! Elle peut d'ailleurs suffire à provoquer un orgasme chez l'homme.
Toujours selon Monica et Rachel de "Friends", la femme possèderait 7 zones particulièrement érogènes. Difficile d'établir une liste exhaustive tant il est vrai que le corps de la femme est réceptif aux caresses préliminaires.
Le baiser, accompagné de caresses au niveau des cheveux et de la nuque, est souvent très efficace.
D'autres zones telles que les seins ou le lobe des oreilles apprécient souvent d'être caressées, de même que le ventre, les fesses ou encore l'intérieur des bras...
Evidemment, la zone génitale est elle aussi particulièrement érogène. De simples caresses au niveau de cette zone (fesses incluses) peuvent suffire à provoquer une vive excitation chez la femme.
Le cunnilingus, cette autre caresse bucco-génitale, constitue un préliminaire très appuyé, qui peut suffire lui aussi à déclencher l'orgasme chez la femme.
Après quelques années, peut-être avez-vous l'impression de répéter un peu trop souvent les mêmes gestes et les mêmes caresses ? Vous savez ce qui excite votre partenaire alors vous allez à l'essentiel, oubliant de vous réinventer ? Il est temps de mettre un peu de piment dans vos préliminaires ! "J'aime bien l'idée des sex-toys, qui se sont beaucoup démocratisés, explique Caroline Le Roux. Avant il n'y avait que des godemichés. J'aurais plutôt tendance à conseiller à mes patients les anneaux et autres vibromasseurs, qui peuvent exciter le plaisir des deux partenaires."
Plus besoin de vous rendre dans un sex-shop au goût douteux, en sous-sol, en jetant des coups d'œil à droite et à gauche pour vous assurer qu'on ne vous a pas vu entrer : aujourd'hui, ces magasins sont branchés et ouverts sur la rue. Vous pouvez y faire vos emplettes en même temps que votre shopping. Si toutefois vous hésitez encore, rendez-vous sur le net : vous trouverez forcément une boutique en ligne à explorer.
Un autre moyen de pimenter vos ébats : les entamer dans un lieu qui n'est a priori pas fait pour ça ! Au cinéma, au restaurant, dans la voiture... Il y a toujours moyen de prodiguer quelques caresses excitantes dans se faire voir ! "La peur d'être démasqués rajoute à l'excitation", analyse Caroline Leroux.
Attention, il ne s'agit pas non plus de vous faire embarquer pour attentat à la pudeur ! L'idée, c'est de vous allumer gentiment mais de poursuivre
sagement (ou pas) dans un endroit privé à l'abri des regards.
Vous vous souvenez de la scène entre Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal dans "Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants" ? Partis boire un verre, ils
font semblant de ne pas se connaître et de séduire d'autres clients, jusqu'à ce que, sous les yeux médusés de l'assistance, ils s'embrassent et partent main dans la main, afin de s'étreindre
dans un corps à corps haletant juste devant la porte d'entrée de leur appartement, où il vivent depuis des années... Eh bien, voilà, c'est CA mettre du piment dans son quotidien. Prenez-en de
la graine !
Aujourd'hui, les préliminaires vont pour ainsi dire de soi dans notre société occidentale. Si bien qu'on en oublierait presque qu'il y a quelques dizaines d'années, ils n'étaient pas si "systématiques". "La libération de la femme et la libération sexuelle ont beaucoup changé la donne, commente la sexologue Caroline Le Roux. Il y a 30 ans, on ne s'occupait que très peu du plaisir de la femme. Aujourd'hui, c'est beaucoup moins tabou, on en parle davantage dans le couple et nombreux sont les hommes qui se soucient du plaisir de leur partenaire avant même leur propre plaisir."
Ce qui n'est pas vrai dans toutes les sociétés, loin de là. "Dans certaines cultures, la femme est toujours vue comme un simple moyen d'accéder au plaisir
sexuel. L'homme n'ayant besoin que de peu de stimulation pour atteindre l'érection, il ne se souciera pas nécessairement des préliminaires."
Bon, la théorie, c'est bien sympathique, mais dans la pratique : comment on fait, si on n'aime pas les mêmes choses ? Ou si l'un se contente de 2 minutes de préliminaires, alors que l'autre aurait besoin de 30 ? "Non, il n'y a pas d'incompatibilité sexuelle si tout se passe bien par ailleurs, insiste Caroline Le Roux. Tout au plus peut-il y avoir besoin de quelques ajustements. Dans l'immense majorité des cas, le simple fait d'en discuter suffit à régler la situation."
Toutefois, vous n'avez pas nécessairement envie de parler de cet aspect de votre vie : pendant l'amour, c'est déplacé, en dehors de ces moments, cela vous paraît gênant... Qu'à cela ne tienne : une excellent solution consiste à guider son partenaire, à lui montrer les zones qui, chez vous, sont particulièrement érogènes, les gestes de tendresse que l'on apprécie, bref : ce qui vous fait vibrer ! En communiquant de cette façon, il y a fort à parier que vous serez bientôt sur la même longueur d'ondes !
Les préliminaires, c'est super. Mais la phase de ce que l'on pourrait appeler les "post-liminaires" peut elle aussi s'avérer très importante. Et sur ce plan, il
faut bien avouer qu'il y a souvent un (grand) écart entre ce que souhaiterait madame et... Les ronflements de monsieur ! "C'est vrai que c'est aussi une étape importante mais
souvent, chacun vaque à ses occupations, souligne la sexologue Caroline Le Roux. Pour la femme, même si ça n'est pas très romantique, il est important qu'elle aille uriner afin
d'éviter une éventuelle infection. Quant à l'homme, la grande décharge émotionnelle provoquée par l'orgasme, ainsi que la libération d'endorphines, provoquent souvent un
assoupissement."
Qu'il ne faut pas prendre mal, donc, ça n'est pas parce qu'il ne veut pas parler.
Par ailleurs, si l'homme est moins tendre après l'acte sexuel qu'avant c'est peut-être tout simplement parce qu'inconsciemment "comme il sait qu'il ne peut pas recommencer tout de suite, il ne veut donc pas solliciter sa partenaire, de peur d'être mis dans une situation qu'il ne pourra pas assumer".