Mardi 25 mars 2 25 /03 /Mars 15:00

Les fétichistes éprouvent du désir érotique pour un objet, une partie du corps ou une matière pour ce qu'il représente plus que pour la personne qui s'y rattache. Autrefois considéré comme une maladie, le fétichisme est devenu une mode.

 

Le fétichisme aujourd'hui !

Souvent associé aux talons aiguilles et autres corsets, le fétichisme connaît lui aussi des bouleversements notables. Internet, et la société de consommation galopante ont modifié la notion de fétichisme sexuel. Le point avec Emilie Notéris, qui en explore les nouveaux contours dans un essai signifiant.

Le fétichisme, pour la plupart d'entre nous est souvent lié à une matière, comme le cuir, ou le latex... Il peut également être relatif à certaines parties du corps, comme les seins, les fesses... et les pieds, bien sûr. Il s'entoure d'une connotation sexuelle, lorsque cette "adoration" s'accompagne d'une excitation sexuelle. Notre époque entraîne de profondes mutations, y compris en ce domaine.

Vous avez dit fétichisme ?

Bien avant qu'il ne se fixe sur nos pieds, ou les lacets de nos corsets, le fétichisme a connu bien des pérégrinations.

 

Né en 1756 sous la plume de Charles de Brosses, il se définit par son caractère religieux. Il s'érige contre les populations qui s'adonnent au culte des dieux "fétiche", et placent les objets en idolâtrie. Attribué en premier lieu aux ethnies africaines, le fétichisme s'est étendu aux populations non occidentales.

Cette notion prend ensuite un tour économique sous l'égide de Karl Marx qui fait allusion au caractère "fétiche" de la marchandise.

Quant à sa connotation sexuelle, elle nous vient de Freud pour qui le fétiche est un substitut impropre de l'objet sexuel. Selon lui, le fétiche supplante l'objectif, c'est-à-dire la jouissance !

 

La fétichisation de la femme

La fétichisation de la femme est manifeste, "celle-ci fait l'objet d'une transaction dont l'ultime objectif serait sa marchandisation" analyse Emilie Notéris au cours de son enquête poussée qui en explore bien des retombées. Une fétichisation fortement exploitée par la littérature. On peut noter par exemple, la littérature courtoise qui énumère les "blasons du corps" féminin, devenu un genre à part entière. En photographie, cinéma et illustration, ce mouvement est largement développé.

Nous retiendrons plus spécifiquement, parce qu'il est sans doute le plus répandu, le fétichisme du pied. Selon Freud, ce serait la première chose que l'enfant verrait avant de chercher à rencontrer les parties génitales de sa mère. Mais en réalité, le fétichisme s'applique à toutes les parties du corps, non-érogènes, comme les cheveux et à des dérivés, comme les pièces de lingerie, dont la plus connue est le corset, ou encore les chaussures et plus encore les talons aiguilles. Un fétichisme, sorti du ghetto de la perversion, et élevé aujourd'hui en véritable art du glamour, en particulier par Dina Von Teese.

Internet et godemichés changent la notion de fétichisme

La révolution Internet a bouleversé également la notion de fétichisme. "Il y a comme un retournement, Internet a dématérialisé la notion de fétichisme" déclare Emilie Notéris. Le rapport s'est complexifié, avec une dématérialisation.

Avant le fétichisme se portait sur un objet ou une partie du corps ; maintenant on s'auto fétichise par le biais d'avatars, qui deviennent le support de fantasmes... et qui circulent de façon virtuelle. Là encore ce n'est pas la jouissance qui est recherché, mais bien une "objetisation de soi", version virtuelle. C'est très nouveau ! Le milieu artistique s'est emparé de cette mutation, et les femmes s'auto fétichisent plus volontiers sur un mode virtuel.

Pub et fétichisation

"La publicité joue de plus en plus sur des codes fétichistes" affirme Amélie Notéris. A savoir : la pub fait appel à des notions de désir, et les détourne, en sollicitant les ressorts de la sexualité, là où il n'y a pas lieu. Une voiture, un rasoir, du surimi sont pourvoyeurs d'orgasme. Travestis pour ne pas être découverts, ses codes spécifiques sont intégrés à un système marchand. "La vie sexuelle est devenue une valeur marchande, sur exploitée dans la pub, le marketing et les médias, modifiant les rapports entre les hommes, au profit des objets...". À ce titre, le fétichisme sexuel va dans le sens d'une "chosification" des rapports humains, avec le risque d'une exténuation du fantasme...

Un danger certain, qui nous inviterait à nous positionner en résistant face à la société de consommation. Peut-être en recréant une aura autour des objets de son désir, et en renouant avec les codes d'un néo-fétichisme à inventer !

 

L'essentiel sur le fétichisme

Longtemps considéré comme une perversion, une déviance pathologique voire même une maladie, le fétichisme est désormais devenu un phénomène de mode ; mais qui sont réellement ses adeptes ? Que signifie réellement ce mot souvent utilisé à tort et à travers ? Où trouve-t-il son origine ? Faisons le point.

A l'origine, le terme " fétichisme " (du portugais " feitiço ", artificiel, sortilège, mot dérivé du latin " facticius ", destin) désigne une pratique religieuse consistant à adorer un fétiche, un objet de culte. Mais en sexologie et dans le langage courant, ce mot a pris un tout autre sens...

Petite histoire du fétichisme

FétichismeC'est entre le XIXe et le XXe siècle que la sexologie reprend le mot qui désigne alors le fait d'être sexuellement excité par un objet, une matière ou une situation en particulier. Le terme est employé pour la première fois par un psychologue français, Alfred Binet, en 1887. A l'époque considéré comme une perversion pathologique, le fétichisme a, selon lui, pour origine une association faite entre un objet inanimé et un traumatisme survenu dans l'enfance.
C'est ensuite Magnus Hirschfeld, sexologue, qui mettra le premier en évidence le fait que nous possédons tous, à des degrés divers, des fétichismes en tant que préférences, même si ceux-ci ne peuvent être systématiquement rangés dans la catégorie des perversions.
En 1927, Freud publie son célèbre Fetichismus, et introduit ainsi le terme dans le langage courant. Pour lui, le fétichisme est intimement lié à l'angoisse de la castration et ainsi au moment où l'enfant découvre que sa mère ne possède pas de pénis. A noter que Freud exclut ici totalement les femmes de sa théorie...
Viendra ensuite la publication du rapport Kinsey, point de départ de la libération sexuelle, dans lequel le sexologue éponyme différencie fétichisme et paraphilie (ou perversion sexuelle).

 

Définition du fétichisme

Le fétichisme n'est désormais plus considéré comme une déviance dangereuse et pathologique. Ce n'est plus l'excitation provoquée par le fétiche qui se révèle problématique, mais la souffrance et les difficultés dans la vie quotidienne qu'elle peut engendrer.
Alors pour résumer, comment définir le fétichisme ? La psychiatrie utilise, pour le diagnostiquer, deux axes principaux. Est ainsi dit fétichiste celui ou celle qui :

  1. Fantasme sur un objet inhabituel depuis au moins 6 mois ;
  2. Voit sa vie sociale et/ou professionnelle perturbée par cette attirance.

Attention cependant : le traitement n'a rien d'obligatoire, sauf si la personne concernée en souffre. Le thérapeute pourra ainsi lui proposer deux alternatives : une thérapie cognitive qui influera sur le comportement du patient, ou une psychothérapie qui tentera de mettre en évidence le traumatisme originel.

Les rendez-vous fétichistes

Aujourd'hui, le milieu fétichiste et le milieu sadomasochiste (SM) tendent à se recouper et nombreuses sont les soirées au cours desquelles les adeptes se retrouvent et rivalisent d'originalité dans le choix de leurs tenues. Les habitués de la scène dite "fetish" connaissent ainsi bien la fameuse Nuit Elastique, organisée une fois par mois aux Caves Lechapelais à Paris, la Nuit Demonia, rendez-vous incontournable des fétichistes les plus débridés ou encore le Fetish Week-end qui rassemble chaque année, à Montréal, artistes renommés et anonymes passionnés.

Les objets du fétichiste

L'imagerie fétichiste s'affiche partout et les rassemblements estampillés "fetish" se multiplient aux quatre coins du monde. Sur quoi portent les fétichismes les plus fréquents ? Comment artistes, publicitaires et people ont-ils repris à leur compte les symboles d'un monde autrefois réservé à un cercle d'initiés ?

Impossible d'établir une liste exhaustive des différents fétichismes tant ils sont nombreux et parfois décalés. Doctissimo vous présente les plus fréquents.

Objets, icônes et imagerie du fétichisme

Objets, icônes et imagerie du fétichismeIl peut s'agir d'une matière (cuir, latex, résille, vinyle), d'une partie du corps (pieds, seins), d'un objet (chaussures, collants, talons aiguilles), de sous-vêtements (culottes, porte-jarretelles) ou encore de vêtements (uniformes, corsets). Citons également le fétichisme des lunettes, celui de la couleur des cheveux, celui du physique particulier (femmes rondes ou au contraire très maigres, femmes enceintes), le fétichisme du handicap, des odeurs (bonnes ou mauvaises), et certains peuvent se révéler particulièrement surprenants pour les non-initiés : fétichisme de la cigarette, de l'urine, des chaussettes, des aiguilles, etc.
On peut ainsi citer parmi les plus courantes, le rétifisme, qui est le fétichisme des chaussures, l'altocalciphilie, le fétichisme des talons hauts ou la doraphilie, pour les matières de type latex, cuir, caoutchouc… L'un des plus exotiques est la plushophilie, qui est le fétichisme des peluches

 

Le fétichisme dans les médias

Mais le fétichisme s'est rapidement diffusé au-delà du cercle des seuls adeptes.
De nombreux photographes (Christophe Mourthé, Ludovic Goubet, Robert Chouraqui), stylistes (Katja Ehrhardt et ses poupées de latex, Patrice Catanzaro et ses corsets de cuir) et dessinateurs se sont illustrés en mettant en scène l'imagerie fétichiste dans leurs oeuvres et réalisations.
Les publicitaires n'ont pour leur part pas raté le coche et ont bien compris qu'à défaut de séduire, les représentations fétichistes ont de quoi attirer l'oeil du public et l'interpeller avec des images de plus en plus osées.
Le cinéma n'a pas non plus hésité à reprendre à son compte les icônes fetish, citons Matrix et ses héros en combinaison de cuir, Barb Wire incarnée par une Pamela Anderson en total look vinyl, Catwoman, etc.
Les stars ont elles aussi compris l'impact que pouvait avoir l'imagerie fétichisme sur leur public et nous gratifient régulièrement de tenues qui ne dénoteraient en aucun cas dans les soirée au dress-code le plus strict. Ainsi Tina Turner, Samantha Fox, Meg Ryan, Beyoncé ou encore Shakira ont toutes dans leur armoire la parfaite panoplie fétichiste et ne manquent pas une occasion d'en faire profiter leurs fans.
Côté littérature, les auteurs ne sont pas non plus en reste. Ainsi, on trouve de nombreux livres consacrés au fétichisme. Les amateurs de belles jambes affectionneront ainsi "Jambes de femmes en photos" aux Editions Roger Viollet, les passionnés de pieds aimeront "Le fétichisme du pied", aux Editions Parkstone (collection Tentation), et tous apprécieront "L'art du fétichisme" de la désormais célèbre Dita Von Teese.

 

Par esclave-de-pieds
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